Deathmate est un crossover entre les compagnies Image et Valiant. Les personnages se mélangent dans un monde alternatif. Ici, Youngblood est à la solde d’un despote, et Knightstrike est un groupe de rebelles . Knightstrike ? A l’origine, c’est un groupe de diverses personnalités dont faisaient partie Chapel et Al Simmons, alors amis. On parle donc d’avant Spawn.
couverture de Rob Liefeld
Deathmate #Red :
sorti en Novembre 1993 - 60 pages (dont 53 de BD) - dos carré - 4.95 $
Scénario : Rob Liefeld et Eric Stephenson
Dessin : Rob Liefeld et Marat Mychaels,
Dan Fraga, Mark Pacella, Athony Winn, Cedric Nocon, Richard Horie & Jeff Matsuda
Encrage : Danny Miki et Jonathan Sibal & Marlo Alquiza
Couleur : Kiko Taganashi et Byron Talman
___
Résumé : Shaft, Badrock, Dutch, Vogue, Diehard et Bloodshot forment Youngblood, groupe de super-héros à la solde de Harada, groupe surpuissant qui a asservi New York. L’une de ses infrastructures est infiltrée par des terroristes. Est-ce le groupe de résistants Knigthstrike ? Non. Ce qui n’empêche l’équipe de Shaft d’aller régler le problème.
___
Prophet, le seul à se douter que quelque chose cloche dans cette réalité modifiée, observe les évènements de loin. Il est assommé et capturé par Knightstrike, composé de Al Simmons, Chapel, Kirby et Gilad. Le groupe questionne Prophet. Après un point sur la situation, les tensions diminuent et tout le monde se prépare à contrer le pouvoir en place.
Le lendemain, des explosions perturbent une parade des forces militaires de Harada. C’est Knightstike. Prophet veut parler à Shaft pour le raisonner, lui faire comprendre que cette réalité n’est pas la leur. Mais l’archer ne l’écoute pas. Dans le feu de l’action, c’est l’hécatombe : Vogue est tuée d’une balle perdue, Dutch assassine Al Simmons qui voulait sauver un enfant des dommages collatéraux, Kirby se fait exploser avec Diehard, Chapel reçoit une balle en pleine tête de la part de Dutch alors qu’il allait tuer Bloodshot, Gilad détruit Badrock et brise la nuque de Dutch, et Shaft a un accident de planeur ! Prophet ne peut que constater la débâcle. Et la mort de Gilad, l’homme qui le croyait.
___
Mon avis :
Deathmate #Red est un bel objet : couverture brillante et papier de qualité. Ce comic est l’œuvre de Rob Liefeld et ses poulains de Extreme Studios. Il se divise en deux parties. La première où Rob Liefeld fait cavalier seul met en scène ses Youngblood via son concept usé jusqu’à la corde d’infiltration dans une base secrète. La forme est donc loin d’être originale, même si elle est toujours efficace, avec surtout une superbe colorisation signée Kiko Taganashi.
___
La seconde est plus intéressante, et c’est d’ailleurs celle qui nous concerne.
Elle est écrite par Eric Stephenson et illustrée par une pléiade de jeunots d’Extreme Studios. Le conteur s’en sort admirablement. Il comble les lacunes du nouveau venu concernant les tenants et aboutissants de l’histoire. Certains trouveront que c’est trop verbeux, que la scène de l’interrogatoire de Prophet est trop longue. Personnellement j’ai trouvé ça bien écrit et passionnant. Et il est rare de voir autre chose que de l’action décérébrée dans un titre du studio. Cette dernière est concentrée à la fin. Comme écrit plus haut, les personnages trépassent les uns après les autres : heureusement que l’on est dans une réalité alternative ! Malheureusement, faute de place, chaque mort est réduite à quelques cases. Assez rageant en regard du nombre de pages que prend la première partie inutile à l’intrigue signée Rob Liefeld. Autant la lecture de cette seconde partie est un régal, autant la partie graphique ne vole vraiment pas haut, et ce à toutes les pages.
___
L’intérêt n’est donc pas graphique, mais bien scénaristique, du moins dans sa seconde partie. Nous avons là Al Simmons et Chapel en mode Knightstrike avec une approche alternative. Ils sont des résistants au tyran autoproclamé. Al Simmons joue au chef et Chapel garde son caractère déviant.
